UN EXTRAIT DE MON ROMAN...Lorsqu'ils furent enfin rassasiés l'un de l'autre, ils sortirent pour se balader dans la fraîcheur de la nuit avec pour seuls témoins, la voûte étoilée et la pleine lune qui luisaient.
- Alors, comment cela se passe avec les mines d'opales ? Questionna Gary.
- C'est la corne d'abondance ! J'ai obtenu sans difficulté le droit d'exploiter les concessions dont je détiens les titres.
- Et ensuite, que fais-tu des pierres, une fois extraites ?
- Normalement, on doit les déclarer et payer une taxe à l'Etat mais tu penses bien que j'en détourne une bonne quantité que j'écoule à ma manière.
- C'est pas un peu dangereux cela ?
- Il y a un risque mais je suis très prudent. Tu vois ce bar, là-bas dit-il en désignant un établissement pourvu d'enseignes lumineuses clignotantes, on y rencontre des tas d'Indonésiens qui nous rachètent la marchandise au double de ce que le bureau officiel propose.
- A ce train là, tu dois avoir amassé une petite fortune depuis un an que tu bosses !
- Oui mais le soir, comme je m'emmerde tout seul et que les femmes ne m'intéressent pas, je picole quelques bières, un peu trop parfois, ajouta-t-il le visage empreint d'une soudaine tristesse, parce que sans toi, ma vie n'a pas de sens.
En prononçant ces mots, il entoura les épaules de Gary avec une telle tendresse que ce dernier baissa les paupières et esquissa un sourire comblé. Il posa ses mains sur les bras qui l'enlaçaient et bascula la tête en arrière comme pour une prière adressée à un dieu capable de comprendre l'amour qui les unissait. Mais il n'y a aucun dieu assez clément pour tolérer une union que l'opinion générale qualifiera toujours de "contre nature".